Avec un exemple, c’est plus simple !
Fiche bac du texte : Le nègre de Surinam
La carte d’identité du texte
Auteur, titre : Voltaire, Candide, « Le nègre de Surinam »
Objets d’étude : la question de l’homme
Genre : conte philosophique
Thème du texte : l’esclavage, traite des noirs
But(s) de l’auteur : dénoncer l’esclavage et l’insouciance des européens
Epoque : XVIIIème siècle
Mouvement littéraire : les Lumières.
Registre : ironique, satirique
L’explication du texte
Introduction :
♦ Auteur : Voltaire (1694 – 1778) est un des chefs de file des Lumières, mouvement s’opposant à l’obscurantisme qui prône la raison face à la croyance.
♦ Œuvre : Candide, écrit en 1759, est un conte philosophique (apologue) narrant l’apprentissage du monde extérieur du personnage éponyme.
♦ Texte : Dans « Le nègre de Surinam », Candide rencontre un esclave nègre évadé qui lui narre les horreurs qu’il a pu subir dans sa vie.
♦ Exemple de Problématique : En quoi cet extrait nous livre-t-il un violent réquisitoire contre l’esclavage ?
♦Annonce du plan
I/La simplicité et l’aspect attrayant d’un conte (visée divertissante)
a) La composition et la domination de la parole
- – Peu de descriptions, beaucoup de paroles (parole prédominante) à la moitié de l’extrait : le nègre parle.
- – Le discours direct largement dominant
b) La fiction exotique
- – Animaux exotiques : « les singes et les perroquets » (l.36).
- – lieux éloignés d’Europe : « côte de Guinée » (l.19) « patagons » (l.19) « Surinam » (titre).
- – un nom aux sonorités assez exotiques : « Cacambo » (l.38)
c) Un locuteur anonyme / valeur généralisante
- le « nègre » n’a pas de nom à généralisation de l’« esclave » travaillant dans les champs de canne à sucre, ce n’est pas un cas isolé.
II/Un réquisitoire (visée morale)
a) Allusions aux faits historiques
- – « C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe » (l.17-18) à pour de la nourriture, on sacrifie des vies. L’esclavage, la traite négrière.
- – « côte de Guinée » (l.19) à Afrique /// « Surinam » (titre) à Amérique. Le commerce triangulaire.
- – « quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe » (l.16) Code Noir (1685)
b) Les contradictions des réactions de l’esclave
- – « J’attends mon maître, monsieur Vanderdendur (allitération en d, nom cruel et antipathique), le fameux négociant » (l.6-8) à soumission.
- – « maître » « négociant » « seigneurs » (l.7, 8, 22-23) à soumission générale des noirs aux blancs.
- – « fortune » à chance ≠ argent à relativité « ils n’ont pas fait la mienne » (l.25)
III. L’indignation de Voltaire, auteur engagé
a) Les sentiments perceptibles chez le héros Candide
- – « larmes » (l.40) « pleurant » (l.41) à pitié, compassion.
- – « abomination » (l.36) à il désapprouve les traitements infligés à l’esclave.
b) La critique de la religion
- – « fétiches hollandais » (l.27) à ironie à les prêtres européens en général.
- – « nous sommes tous enfants d’Adam, blancs et noirs » (l.29-30) ≠ esclavage à hypocrisie des religieux.
c) La critique de la philosophie de Pangloss
- – « O Pangloss ! […] il faudra à la fin que je renonce à ton optimisme. » (l.35-37) à renie à la philosophie de Pangloss : l’optimisme.
- – Chapitre 19 : vers la moitié du récit : Candide commence à se rendre compte que la philosophie de Pangloss (L’optimisme cache une réalité difficile à accepter).
- – « Hélas ! […] c’est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal » (l.38-40) à rajoute une couche et « Hélas » montre son qu’il se lasse.
Conclusion :
Bilan : Etape décisive dans l’évolution de Candide (désapprouve l’optimisme de Pangloss). Caractère infâme et ignoble de l’esclavagisme à descriptions pathétiques et ironiques.
Ouverture : argument contre l’esclavage à De l’Esprit des lois = « De l’Esclavage des nègres » (1748) à Montesquieu (Lumières).